Axe 3 - Pastoralisme, politiques de sédentarisation et mitigation des conflits
La forte pression sur le foncier, les forêts et les ressources naturelles a modifié les rapports qu’entretenaient les agriculteurs et les éleveurs, entre éleveurs ou entre agriculteurs, puis entre agro-éleveurs et agents des eaux et des forêts. En parallèle, plusieurs conflits fonciers et tensions accrues entre communautés sédentaires agricoles et communautés semi-nomades pastorales sont constatés depuis plusieurs années autant en Côte d’Ivoire, au Burkina Faso, au Togo, qu’au Bénin.
Par ailleurs, la rupture entre les trajectoires suivies par les politiques sur le pastoralisme entre les pays sahéliens, et les pays côtiers, tendent à complexifier les relations sociales entre les pays et entre les localités frontalières voisines. Alors que les pays sahéliens disposent d’une législation pastorale centrée sur la promotion des systèmes de mobilité des animaux et l’affirmation du droit d’accès des éleveurs aux ressources naturelles, au même titre que tous les autres usagers des espaces ruraux; les dispositions sont limitatives dans les pays côtiers.
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Constituant les points centraux d'échanges et de transhumance entre les pays du Golfe de Guinée et du Sahel, les régions frontalières entre le Burkina Faso, le Niger, le Nigeria, le Bénin, le Togo et la Côte d'Ivoire sont les plus critiques en termes de conflits agropastoraux. Des enjeux conflictuels accentués par la présence de plusieurs aires naturelles protégées transfrontalières. Cet axe de recherche aborde par conséquent la question des modes de conduite de l’élevage dans un contexte sociopolitique de plus en complexe caractérisé par une dualité des législations entre pays côtiers et pays sahéliens.​
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