La littérature identifie spécifiquement les exclusions environnementales générées par les aires naturelles protégées et les prédations exercées par les gardes forestiers, les agents des Eaux et forêts, comme l’une des principales sources des griefs portés par les populations à l’encontre des gouvernements burkinabè, ivoirien, togolais et béninois. Ces exclusions et rapports conflictuels générés par la protection de l’environnement sont particulièrement bien connus et étudiés et renvoient non seulement à l’héritage colonial, mais également à l’inadéquation et la violence avec lesquelles sont gérées les aires naturelles protégées sur le continent africain.
Les restrictions d’accès à l’environnement sont d’autant plus mal acceptées que, dans le cas du Burkina Faso et de la Côte d’Ivoire, depuis plusieurs années des sites miniers industriels sont développés à proximité, voire à l’intérieur de ces espaces protégés, venant non seulement accroitre la compétition sur l’accès aux ressources naturelles, mais également renforcer la perception d’iniquité des législations environnementales, tandis que dans le cas du Bénin ces espaces constituent les principaux bassins de culture du coton.
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Cette problématique est d’autant plus d’actualité que plusieurs recherches mettent en avant les relations étroites entre l’exploitation des ressources naturelles, les programmes de conservation de l’environnement, la pression foncière ainsi que la multiplication des conflits d’usage et l’accroissement de la vulnérabilité des populations rurales des espaces transfrontaliers face aux groupes armés actifs dans la sous-région. Dans cette perspective, cet axe de recherche adresse autant les conflits d'usage associés aux aires de conservation de l'environnement que l'intégration des communautés riveraines, le droit immatériel de l'environnement et les initiatives endogènes de mitigation des conflits et de gestion des ressources naturelles.
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